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La contraception : quels chiffres et quelles tendances ?

Après des entretiens avec nos experts, il est mis en lumière que nous nous dirigeons vers une “contraception personnalisée”. 

Êtes-vous aussi d’accord avec cet opinion, ou préférez-vous vous en tenir à vos bonnes vieilles habitudes ?  

1. La contraception: est-ce un domaine du médecin généraliste ?

Le Dr Van Wiemeersch voit cela d’un très bon œil: «De manière générale, cela se passe très bien lorsque le médecin généraliste s’occupe du début et du suivi de la contraception. Je pense aussi que la formation à ce sujet répond bien aux normes de la pratique. La mise en place du stérilet est quelque chose qu’un certain nombre de médecins généralistes redoutent encore. 

Certains le placent eux-mêmes, d’autres renvoient chez un gynécologue. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le médecin généraliste peut sans crainte promouvoir l’utilisation du stérilet: il est sûr, bien supporté et peut également être placé chez les nullipares sans risque de problèmes de fertilité.

Il n’est pas si difficile de passer d’une forme de contraception à l’autre ou d’une pilule à une autre. Vous pouvez diminuer ou augmenter la dose, ce qui permet de réduire ou d’éliminer un certain nombre d’effets secondaires, ou remplacer la pilule par une autre forme de contraception.»

Le Pr Peremans estime qu’une consultation contraceptive «normale» a tout à fait sa place chez le médecin généraliste: «Nous pouvons également nous en occuper.»

Elle indique par ailleurs que, pour la prescription de leur contraception, les jeunes filles et les femmes s’adressent principalement à leur médecin généraliste, mais qu’elles se rendent chez le gynécologue pour l’examen gynécologique.

 «Aujourd’hui, les jeunes filles commencent à comprendre que ce n’est plus une condition sine qua non de subir un examen gynécologique pour obtenir une prescription contraceptive. De plus, nous pouvons également remarquer une évolution chez les gynécologues: avec le temps, ils signalent de plus en plus qu’il est possible d’obtenir sa contraception auprès du médecin généraliste.»

2. Quelques chiffres intéressants sur la contraception ?

En consultant l’enquête de santé de 2018 réalisée à la demande du gouvernement fédéral et de toutes les entités fédérées, nous avons relevé, dans la partie sur la santé sexuelle (1), quelques chiffres et tendances intéressants relatifs à la contraception:

  • l’utilisation des moyens contraceptifs est largement répandue en Belgique: plus de 8 femmes sur 10 (83,8%) y ont recours, et cette utilisation est en augmentation par rapport à 2013;
  • parmi les moyens contraceptifs utilisés, la pilule reste le plus populaire (48,1%), suivie par le stérilet (25,8%), la stérilisation (8,3%), les méthodes barrières (préservatif, diaphragme, spermicide, éponge) (8,1%), le patch ou l’anneau vaginal (3,6%), l’implant ou l’injection (3,1%), d’autres méthodes telles que l’abstinence périodique et le retrait (1,7%), et la pilule du lendemain (1,2%);
  • les femmes moins instruites utilisent moins souvent un moyen de contraception;
  • en 2018, la pilule reste la méthode la plus populaire, mais depuis 2004, elle est petit à petit remplacée partiellement par d’autres moyens de contraception, notamment le stérilet; on constate également une différence dans le type de contraception en fonction de l’âge: 
  • la pilule est populaire chez les jeunes, mais son utilisation diminue avec l’âge, en faveur d’autres méthodes, notamment le stérilet, la stérilisation et les méthodes barrières;les femmes bruxelloises utilisent moins souvent des moyens contraceptifs que les femmes wallonnes et flamandes (76,1% contre 84,6% et 84,7%), et il y a des différences au niveau du type de contraception utilisée (usage plus fréquent de la pilule du lendemain, des méthodes barrières et du patch ou de l’anneau vaginal);
  • La stérilisation est plus fréquente en Région flamande (11,2%) qu’à Bruxelles (2,3%) et en Région wallonne (4,9%).

Les conclusions ci-dessus concernent des femmes de 15 à 49 ans sexuellement actives. Vous trouverez dans le tableau 1 un aperçu de l’évolution des «paramètres de santé sexuelle et de l’utilisation de la contraception» entre 2001 et 2018.

3. Le remboursement des consultations en Belgique

En ce qui concerne la politique de remboursement de la contraception, nous pouvons cette fois féliciter le gouvernement belge. Une nouvelle loi très récemment (le 1er avril 2020) entrée en vigueur étend le remboursement total de la contraception (certaines pilules, les stérilets en cuivre), jusqu’à présent limité à 21 ans, à l’âge de 25 ans. De plus, la pilule du lendemain devient gratuite pour les femmes de tout âge (pas toutes les contraceptions d’urgence, remboursement maximal de 9€).

Le Dr Van Wiemeersch applaudit cette mesure, qui rend accessible la contraception sous différentes formes aux jeunes, même s’ils ont des difficultés financières. Vous trouverez les informations concernant les méthodes qui sont désormais gratuites jusqu’à 25 ans et celles qui sont partiellement remboursées avec un ticket modérateur sur le site de l’Inami: https://www.inami.fgov.be/.

Tableau 1 : Évolution de la santé sexuelle en Belgique pour la période 2001-2018 (1).


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